Le corps des femmes sous contrôle...


Pour les femmes : la pratique et la performance du sport sont toujours soumises et évaluées par le prisme médical des hommes. Leur avis est déterminant et les sportives sont donc tributaires de leurs décisions finales puisqu’ils sont majoritaires partout. Et le résultat est, de fait, toujours vers plus de discriminations voire d’humiliations.

Le jugement de Pierre de Coubertin ; rénovateur des Jeux Olympiques modernes (1894)

Ses paroles et sa posture envers les femmes  sont sans appel et pèseront longtemps sur le monde sportif  : «Une petite Olympiade femelle à côté de la grande Olympiade mâle. Où serait l’intérêt ? Impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter : incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-Olympiade féminine »

Entre 1920 et 1970, les médecins (presque exclusivement des hommes) sont  opposés – de façon péremptoire à la pratique des sports tels que le football, le rugby, la boxe….and co..pour la gente féminine. Ils sont forcément -par leur métier, leur aura, de leur influence- écoutés, respectés et presque craints. Qui pourrait contester ? enfreindre ? ce que « les docteurs » disent, affirment sur la dangerosité de tel ou tel sport pour les femmes ?

Malgré ces interdictions, les filles vont résister, se battre.  Après un long et combat titanesque de pionnières et quelques rares pionniers les femmes réussissent à imposer leur propre choix de la pratique. Et une à une, les instances reculent et finissent par accepter que les jeunes filles puissent pratiquer leur sport favori.

Pour autant, les femmes restent sous l’extrême attention du corps médical. Attention ou discrimination au niveau international. En effet, dans plusieurs disciplines, les instances mondiales ont institué des « contrôles de féminité » pour certaines compétitions. Lors de la dernière Coupe du Monde féminine de football –en 2015 au Canada- l’affaire avait fait scandale sans que cela change quoique ce soit. Chaque fédération nationale qualifiée pour la phase finale de la compétition s’était engagée à accepter les contrôles des joueuses de sa délégation. A lire : les joueuses soumises à des tests de féminité 

Depuis quelques jours, la gouvernance des instances internationales, nationales… toujours à très grande majorité composée d’hommes envoie un message fort sur la performance des #femmes. (Athlétisme – CIO – FIFA) en imposant (c’est un homme qui le dit) «un contrôle scandaleux du corps des femmes ». 

Article édifiant, passionnant et à la fois déprimant !

« L’hyperandrogynie : le nouveau règlement relève d’un contrôle scandaleux du corps des femmes … »

A voir comment la FIFA va gérer ? faire évoluer ou pas ses pratiques pour la prochaine Coupe du Monde féminine de 2019 qui se déroulera…en France.

La tenue aussi ! 

En août 2018, le Président de la Fédération Française de Tennis, Bernard Giudicelli, s’est distingué en fustigeant Serena Williams, pour sa tenue à Roland Garros pour l’édition 2018. Le Président a précisé qu’elle ne pourrait plus porter sa tenue en 2019 dans le tournoi du Grand Chelem à Paris.

La réplique ne s’est pas faite attendre de la part de la joueuse américaine…qui dispute un tournoi, actuellement, avec une tenue plutôt sous forme de « tutu ». Au-delà de l’anecdote, on voit bien que les hommes gouvernant le sport veulent toujours décider soit des contrôles médicaux dits « tests de féminité, des vêtements des femmes.

L’article complet de lExpress (avec la vidéo de la nouvelle tenue de Serena Williams)