#LibèreTonSport : violences sexuelles


Le Comité Ethique et Sport, l’association présidée par Véronique Lebar, communique pour briser l’omerta des violences sexuelles dans le sport.

A partager largement : le lien 

Tribune à l’initiative du Comité Ethique et Sport

Le 5 octobre 2017, les actrices vedettes Ashley Judd et Rose McGowan, accompagnées d’autres femmes moins célèbres, accusent dans le New York Times, Harvey Weinstein d’harcèlement sexuel. Ces femmes expliquent que le producteur, qui était jusqu’alors considéré comme un des personnages les plus puissants d’Hollywood, les a forcées à obtenir des massages, à le regarder nu, tout en leur promettant en retour de favoriser leur carrière.

Puis d’autres femmes ont parlé. D’autres actrices américaines, françaises, italiennes, ont raconté le harcèlement subi par ce même producteur. D’autres femmes dans la plupart des pays occidentaux ont pris la parole et ont témoigné des agressions dont elles avaient été victimes dans leur travail, dans les transports publics ou dans la rue.

Puis le 17 octobre, cette vague a atteint l’environnement sportif. La gymnaste double championne olympique des Jeux de Barcelone, Tatiana Gutsu, a accusé un ancien coéquipier de l’équipe soviétique de l’avoir violée lorsqu’elle avait 15 ans, en 1991. McKayla Maroney, autre gymnaste vedette des JO de Londres, a elle accusé l’ancien médecin de l’équipe américaine d’agressions sexuelles répétées.

Malheureusement, nous n’avons pas été surpris du témoignage de ces deux sportives tant ils font écho à d’autres témoignages anonymes et publics comme ceux d’Isabelle Demongeot ou de Catherine Moyon de Baecque. Ces dernières années, le phénomène des violences sexuelles dans le sport a également attiré l’œil des chercheurs et a été étudié à l’échelle internationale et nationale.

Ainsi, dans une étude commandée officiellement par le Ministère des Sports en 2009, les auteurs ont évalué la prévalence des violences sexuelles dans le sport français. Ils estiment que le taux d’exposition général des athlètes (dont les actes de voyeurisme, les atteintes et les agressions sexuelles) est de 11,2 %. Cette exposition confirme que le sport reste un contexte particulier pouvant induire plus facilement des actes de violences sexuelles.

Plus récemment, une enquête réalisée en Seine Maritime a relaté les facteurs de risque de l’agression sexuelle dans les sports : la culture du bizutage, le manque de règlements internes en ce qui concerne les entrées et sorties des vestiaires, la présence sous les douches, le manque de formation et de qualification des entraineurs, l’absence de règlementation du contact physique entre entraineurs et jeunes pratiquants, la confiance aveugle de certains parents envers l’entraîneur et plus largement la prédominance de la performance au détriment du bien-être des jeunes sportifs.

De plus, et à l’image du témoignage des deux gymnastes citées précédemment, nous savons que les instances sportives ne prennent pas le problème des violences sexuelles à sa juste mesure. Les fédérations ont tendance à « gérer en interne ». Les encadrants sportifs savent, ont entendu parler

de quelque chose, mais n’osent pas s’exprimer par peur de dénoncer un collègue. Et comme dans l’affaire Harvey, il y a des clubs, des pôles où « tout le monde sait » mais personne ne dit.

Alors, au regard de la parole qui se libère aujourd’hui et du bouleversement qui est en train de se passer dans les relations hommes-femmes dans nos sociétés, nous pensons qu’il est temps ; Il est temps que les sportives et les sportifs victimes de violences sexuelles se fassent entendre.

Si vous-même, votre enfant, un ami, un proche, un collègue ou un sportif que vous avez entrainés, a été victime de violences sexuelles dans le cadre de son activité sportive, prenez la parole et témoignez ici. Rejoignez-nous :

#LibereTonSport
Ensemble, brisons l’omerta des violences sexuelles dans le sport.

Si vous ressentez le besoin de parler et d’être épaulé, vous pouvez également appeler le comité éthique et sport au 01.45.33.85.62. Nous vous garantissons une écoute anonyme et bienveillante. Des professionnels (psychologues, médecins, avocats, juristes, coachs), seront présents pour vous conseiller et vous accompagner de façon pratique, en lien avec les différents partenaires signataires de cette tribune.

Le Comité Ethique et Sport recueille des signatures pour briser l’omerta du sport : ICI