FIL DE TRIBUNES

JOP – Paris 2024 pas si inclusifs …

Dominique Crochu

PARIS 2024 - oeil france tv

Paris 2024 couple Panthéon

C’est à Lima, au Pérou, le mercredi 13 septembre 2017, après trois échecs, la France obtient les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) pour 2024. Ce sera 100 ans après les premiers jeux organisés dans l’hexagone.

La promesse et l’engagement de Tony Estanguet depuis l’obtention de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris 2024 ont toujours été promu sous l’angle de l’inclusion …

Par ce mot « inclusion » : il est évident que multiples attentes sont créées et chaque personne imagine qu’elle pourra retrouver ce qui lui tient le plus à coeur !

Le magnifique clip vidéo de France TV pour la diffusion de l’événement mondial donne des frissons et offre une dimension émotionnelle extrêmement forte : ici 

Les athlètes : une vidéo en noir et blanc « Aux Jeux, citoyens »

 

LA REALITÉ ? 

  • La billetterie : prix ? 

Le prix des billets d’entrée aux différentes épreuves s’est révélé bien plus élevé qu’on ne pouvait s’y attendre…

En mai 2024, la deuxième phase a été mise en vente : sessions d’athlétisme à 680 euros, natation à 500, et 480 pour la gymnastique. Et doit-on évoquer les 2.700 euros « minimum » pour assister à la cérémonie d’ouverture sur la Seine ? Autant dire que ce sont surtout les entreprises qui pourront accéder à ces places. Certes il y a eu des places à 24 euros mais elles se sont envolées à peine disponibles. Il est évident que des milliers de personnes ont renoncé à acquérir des billets pour ces Jeux planétaires.

Si l’équation « prix de revient des Jeux » à un niveau raisonnable et l’enjeu économique pour les spectateurs et spectatrices sont des éléments habituels des « JOP » à chaque édition.

  • Les bouquinistes : Où était la concertation ? 

On peut s’étonner que c’est seulement au mois de juillet 2023 qu’il est apparu que les bouquinistes devraient se retirer.  Ou précisément  170 bouquinistes ur les 220 installés sur les berges de la Seine – devaient déménager leurs « boîtes au moins le temps de la cérémonie d’ouverture » … Évidemment, les politiques ont montré leur divergence d’appréhension du sujet.

On peut regretter que ce volet n’ait pas été anticipé et préparé, par toutes les parties prenantes, avec des recherches de solutions globales. Une pétition en ligne a rassemblé plus de 140.000 signatures.

Fin novembre 2023, la Ville de Paris a annoncé s’engager à prendre en charge l’enlèvement, la repose et la rénovation des boîtes vertes. Elle a proposé aux bouquinistes d’organiser, le temps des Jeux, un « Village des bouquinistes » dans un quartier littéraire proche de la Seine, afin de leur permettre de bénéficier des opportunités et des retombées touristiques tout au long de cette période. A suivre comment cette proposition sera effective dans la réalité.

  • Les transports : accessibilité physique et prix 

En 2023, seul 9 % du réseau métropolitain parisien est accessible. L’objectif était d’atteindre 14 % en 2024. Les raisons évoquées : les impossibilités techniques et les moyens mis en œuvre. « Rendre accessible une station de métro nécessite de sept à dix ans de travaux, avec un coût extrêmement élevé », explique Grégoire de Lasteyrie, vice-président d’Ile-de-France Mobilités.

Dès l’obtention des JOP, (2017) des mesures d’urgence auraient été prises (2017-2024) pour une meilleure accessibilité, on peut penser que certains points auraient déjà été améliorés de manière efficace.

Que ce focus soit exposé dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques est intéressant. Pour autant qu’est-ce qui empêche de quand même mettre en place, à moyen et long terme, une considérable amélioration des conditions d’accès. On peut quand même constater que la mise en place d’escalators améliorerait déjà de manière sûre l’accès plus facile pour plein de personnes (simplement quand on est chargé avec des bagages, des personnes avec des enfants en bas âge avec en plus quelques fois des poussettes ou des difficultés à se déplacer…).

Surprise quant au prix du billet de métro pour tous les touristes de l’été 2024. Le coût n’est « pas supporté par les Franciliens » a annoncé la Région Ile-de-France.  Le prix du ticket de métro va passer de 2,10 euros à 4 euros, le forfait par jour, disponible du 20 juillet au 8 septembre, « coûtera 16 euros », avec un tarif dégressif en fonction du nombre de journées, et le pass hebdomadaire sera à « 70 euros ».

Vouloir épargner les Franciliens de cette augmentation drastique peut paraître un tantinet politiquement intéressé. Ce qui est à nouveau étonnant, c’est que cette annonce arrive maintenant alors que les touristes (des JO et pas que pour cet événement) vont être taxés … pour des transports qui ne seront ni plus performants ni plus accessibles qu’ailleurs.

  • Tahiti : un choix particulier retenu sans inclusion des parties locales ? 

Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, a annulé ce samedi 4 décembre sa visite prévue à Teahupoo, où doit se dérouler la compétition de surf des Jeux de 2024. Il s’interroge de nouveau sur la « pérennité » de cette épreuve. Lors des essais techniques vendredi, filmés par des associations de défense de l’environnement, la barge prévue pour l’installation de la nouvelle tour des juges a brisé du corail.

L’article complet du Parisien :  Tahiti 

Jeux inclusifs ?

Quand on examine ces points, on comprend bien que la notion d’inclusion, de concertation pour les événements de cette envergure est une géométrie variable ….. selon du point de vue où on se place.

Et que le slogan tant répété, tant publié par le Comité d’Organisation des JOP est quelque peu écorné.